Le Temps - Court texte par Emy

Le Temps... Cet amant mouvant et non choisi. Cet inexorable écoulement de minutes et de secondes enchevêtrées, mêlées dans l'absolu vers le néant où le tout s'estompe. Celui qui nous pousse à l'humilité quant à notre condition anecdotique sur sa ligne tracée en chaque instant. Celui qui nous oblige à n' être qu'une passade, un caprice presque une futilité. Celui qui joue le métronome de nos vies, la commence et la termine et qui nous confirme notre fin avant même que nous existions. Au delà de nos parfois sensées et toujours sensibles existences, la poésie de notre perte tragico-comique en son sein. Nous souhaitons presque tous laisser une trace, un souvenir, que notre disparition ne soit pas vaine, insipide, oubliable et ce, malgré l'inévitabilité de notre destin. Tous nos combats, toutes nos joies, toutes nos victoires et nos pertes ne serviront, au final, à rien. Car tout disparaîtrait dans une condensation écrasante et humiliante, une réduction à néant de vous et moi, nos souvenirs et l'univers avec eux.

Mais. Mais.

Vivre avec ceci nous détruirait de l'intérieur si chaque instant de cette foutue flèche nous rappelait notre méprisable passage, c'est pourquoi l'espoir du souvenir entre en jeu. Dans 300 ans, nos noms seront ressortis de la tour Nord de cette Cathédrale et nos pensées transparentes avec... dans l'ESPOIR que tout ne soit pas vain. Dans l'idée essoufflée que quelqu'un se souviendra de nous, de moi et d'eux.

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